Nous avons appris avec chagrin le décès de Georges Faivre, le jeudi 12 octobre ; il a lutté avec courage contre une maladie invalidante qui l’a contraint à l’immobilité et au silence. Daniel Courant qui l’a bien connu, notamment dans le cadre du Conseil Municipal, nous propose l’hommage ci-dessous

 

Je te revois sur cette photo, appuyé à la passerelle de la cascade, ou nouvel habitant de la commune tu t’engageais déjà pour aider une équipe municipale.

Discret pas très loquace, on a vite pris l’habitude de se mettre côte à côte lors des séances du conseil.

Réfléchir, proposer, décider et mettre en œuvre ça tu savais faire.

L’efficacité dans la sobriété, c’est sans doute la montagne qui t’avait appris cela « si tu veux durer, ménage toi ».

Cette arrivée à l’AGS, vous l’aviez voulu toi et Monique, Chabotte c’était encore mieux pour la vue sur les parois verticales du château de l’Emay, les couloirs du grand Van, d’ailleurs ton lit, ta chambre, ta cuisine, ton séjour, ton balcon, ton jardin, tout était tourné vers ces lignes de pur bonheur.

Et puis le ski  : je me suis souvent posé la question : pourquoi tu prenais un forfait ? Car tu n’étais jamais sur la piste, non la poudre, la pente, faire sa trace, être libre et puis essayer de semer Monique, c’était encore mieux.

Oui ! J’ai fini par comprendre l’achat du forfait, vu du haut du télésiège tu pouvais imaginer ta future trace, admirer avec un peu de fierté le dessin éphémère de ta précédente descente (petit plaisir….).

L’Education Nationale dont tu venais de quitter les rangs, ne semblait pas te manquer après tant d’années à éduquer et faire découvrir les vertus du sport. Cette mission tu l’avais faite au plus près des plus défavorisés dans les ZUP les ZEP des grandes banlieues.

Un autre temps s’ouvrait à toi : les petits enfants, le temps de prendre son temps, les travaux à la maison en attendant que Monique puisse se mettre à ton rythme une fois arrivée la retraite.

Investi, responsable, heureux de faire avancer les choses, tout cela sans jamais te mettre en avant.

Et puis tout doucement, sans bruit, nous avons remarqué que nous nous rapprochions, on se retrouvait partout aux animations, aux événements, aux responsabilités, à la Navette Mortillonne , dans les commissions et puis tous ces bons moments de petites bouffes, d’apéros, les repas souvent pris chez toi et puis cette attente……… y a quoi au dessert ?....... Le petit, non le GROS péché mignon la gourmandiiiiise et en plus tu l’assumais, ta gourmandise. Pourquoi se priver de ce qui est trop bon, la petite crème, le petit gâteau, le petit bonbon et… le chocolat…..on se régalait ! C’était devenu un jeu et puis toi tu avais de la chance, ça ne te donnait pas mal au foie, et ça ne te faisait pas grossir, c’était bon pour ton moral … démoralisant pour les autres.

Et puis, insidieusement sans crier gare… Georges tu nous as étonné, des petits accidents toi le sportif, des chutes, des égarements je m’en souviens surtout quand tu étais contrôleur à la Toudray et que l’on t’a cherché longtemps.

Georges, moins mobile mais pas de plainte ; quand on évoque l’incident, avec malice c’était dû à ta maladresse, à ton étourderie pour le coup légendaire, enfin c’était toujours drôle pour nous …. Pourtant tu savais, vous saviez avec Monique ! mais pas de désespoir, on va tout faire pour vivre avec, les kinés, l’orthophoniste, le xyeutiste, le psychologue, les spécialistes, les aides à domicile, tu finiras par en faire des amis.

 

Et puis pour moi qui voyais cela de l’extérieur, l’Amitié avec un grand A. Qui peut se vanter d’avoir eu autant d’amis et de signes d’amitié…

Combien sont-ils ceux qui sont restés autour et auprès de toi et de vous, pour, sans doute vous renvoyer un peu de ce que tu avais envoyé quand tout allait bien.

Mais, aussi bizarre qu’extraordinaire, quand on allait te voir c’était toujours joyeux, prétexte à rire, quitte à ce que tu t’étouffes….tu faisais le Lion pour dégager tout ça, et à nouveau on rigolait.

Avoir des copains qui viennent pendant plusieurs semaines pour agrandir ta maison «  car tu avais encore des projets », ce chantier de l’amitié qui a fait se rencontrer tant de gens, on ne l’oubliera pas, c’était trop chouette.

Bien sûr la communication, ce n’était pas devenu ton fort, mais dans ce regard bleu acier, ce plissement du front, ce serrement de main, et cet éclat de rire, tout était dit, la Confiance, la Sympathie, l’Affection.

 

Georges…. tu va nous manquer !

 

 

DC