/image%2F0826148%2F201312%2Fob_f85f9b0dbf07473ce4c8b357c96a6ef4_arbre-louvet.jpg)
Les gens d'ici : Thibaut
Vivre à l'Alpe du Grand Serre entame une série de portraits croisés sur « les gens d'ici ». Pas forcément les gens qui sont originaires de la commune, mais les gens qui vivent ici, et dont généralement on ne parle pas dans les autres médias TV et journaux qui sont parfois si loin de nos préoccupations quotidiennes...
Travail sociologique ? Non sans doute, parce que nous n'avons pas de prétention scientifique. Mais ce « panorama des gens » que nous souhaiterions réaliser aidera sans doute à avoir une vue plus précise de la population de notre montagne...
On commence par Thibaut, un grand bonhomme, à l'allure sportive qui habite Moulin Vieux et vient tous les jours en hiver travailler sur la station.
Thibaut est « saisonnier », comme on les appelle, et selon la saison, il travaille sur les pistes de l'Alpe du Grand Serre, ou sur des murs et rochers, pour des travaux acrobatiques pour HYDROKARST une entreprise qui consolide les rochers sur la route de Séchilienne, ou ailleurs et qui est spécialisée en travaux sur cordes, subaquatiques et en milieux confinés.
Il est rentré à la SATA qui l'a recruté comme pisteur après une candidature spontanée déposée pendant son stage de formation. Le diplôme de pisteur exige un très bon niveau à ski et comprend ensuite une formation théorique de 4 semaines.
Thibaut connaissait déjà bien la station puisque ses parents possédaient un appartement au Sherpa, et qu'il passait beaucoup de temps à La Morte.
Thibaut fait donc partie de la dizaine de pisteurs employés par la SATA. Leur boulot ? Ouvrir les pistes le matin, poser les jalons, guider les dameurs, assurer la sécurité des skieurs : ce sont eux qui ramènent les blessés en bas, à la portière de l'ambulance ou de l'hélicoptère. Et ce sont eux aussi qui déclenchent les avalanches et sécurisent les pistes.
En fin de journée, ils s'assurent que tout le monde est bien rentré sain et sauf à la station, et ferment les pistes.
Un travail agréable par beau temps, et plein de rencontres... Mais parfois, il y a du vent sur les crêtes, il fait froid, et la fatigue se fait sentir. Il faut pourtant « assurer ». C'est un métier où il vaut mieux être jeune et sportif. Même si le dernier pisteur parti à la retraite avait 65 ans. C'est aussi un métier où on se casse parfois. Les accidents sont rares mais l'intervention de l'ostéopathe local est souvent bienvenue !!
Thibaut aime son métier, car il lui permet de vivre complètement sa passion pour la montagne. Il a le sentiment de vivre dans une ambiance sympathique avec l'équipe des pisteurs. Le soir, ils se retrouvent pour écluser un gorgeon à la Bergerie ou à l'Eterlou.
Les pisteurs habitent tous sur le coin. Peu sont hébergés au Chardon Bleu où ont été aménagées quelques chambres pour les saisonniers.
En dehors de l'hiver, Thibaut pratique le VTT, la balade en montagne, la grimpe et un sport relativement nouveau au nom barbare : le Dry Tooling. C'est de l'escalade de glace sans la glace. Pratiqué surtout en automne, le Dry Tooling nécessite une paire de piolets spéciaux, des crampons spéciaux également (monopointes). Cela consiste à grimper un rocher difficilement praticable en escalade pure en s'aidant des piolets et des crampons, soit lorsqu'il n'y a pas encore de glace, soit pour rejoindre une cascade de glace.
Un site a été aménagé au-dessus des voies d'escalade au niveau du 2° échappatoire de la Via Ferrata. Pour ajouter à la difficulté, la sortie de la voie se fait sur une série de rondins pendus sur câbles. Impressionnant (voir les photos).
Un autre site a été aménagé sur la falaise noire du Poursollet (en partant vers le lac fourchu). Un topo est à venir pour le site de la cascade, et il en existe déjà un pour le site du Poursollet. De quoi attirer quelques pratiquants triés sur le volet dans la station.
Bref, Thibaut a ici de quoi occuper ses loisirs !!
Les rondins en sortie de voie
De la cascade de glace sans glace !!